A l’aube du XXème siècle, un nouveau langage pictural est entrain de voir le jour, une décomposition minutieuse de la nature vivante qui invite à avoir une vision nouvelle de l’espace, une schématisation et une synthétisation des formes simplifiée par des volumes.
« Traitez la nature selon le cylindre, la sphère, le cône, le tout mis en perspective, soit que chaque côté d’un objet, d’un plan, se dirige vers un point central » Extrait de la lettre de Paul Cézanne écrite à Emile Bernard le 15 avril 1904.
George Braque et Pablo Picasso seront tous les deux marqués par l’emprunte de Paul Cézanne, l’annonciateur du cubisme, notamment lors de la grande rétrospective Cézanne au salon d’automne d’octobre 1907. De leur culture et de leur apprentissage artistique respectif, ils vont évoluer tous deux parallèlement pour donner naissance au cubisme.
Si l’on distingue trois moments principaux dans le mouvement cubiste, les phases cézannienne, analytique et synthétique. C’est dans cette première phase, la plus constructive du mouvement, qui s’est déroulée entre 1907 et 1908, que nous pouvons nous interroger sur la spécificité de Braque par rapport à Picasso ?

Dans un premier temps nous verrons le cheminement de Picasso puis dans un second temps nous établirons ce qui fait la spécificité de Braque par rapport à ce dernier.

Pablo Picasso (1881-1973) originaire de Malaga en Andalousie, a reçu une éducation artistique que l’on peut qualifiée « d’académique » dans les premiers temps de son existence, d’abord par son père, professeur de beaux-arts puis complétée ensuite par sa formation à l’Académie royale des Beaux-arts de Madrid. Très tôt on peut observer chez lui un goût affirmé pour le portrait et pour la représentation de figures et de personnages. De son expérience parisienne ou il s’inspirera des thèmes et de l’univers de Degas ou encore de Toulouse-Lautrec, Picasso s’imprègnera par la suite des arts premiers, plus particulièrement des masques africains, puis de