Le desir
Le désir désigne la tendance devenue consciente d'elle même accompagnée de la représentation de son but. En ce sens, le désir se distingue de l'envie qui est essentiellement physiologique, et du besoin qui est essentiellement matériel. De même le désir se distingue de la volonté, car il peut se dispenser des moyens nécessaires à l'accessibilité de son objet, que la volonté exige. Qu'est-ce que le désir ? C'est une énergie caractérisée par le manque.
I- Platon (427 av. J.C. - 348 av. J.C.) :
Pour Platon, le désir est Eros. Eros a pour père Poros (grands moyens) et pour mère Penia (pauvreté). Par son père, il est beau, noble riche, séduisant, entreprenant, robuste, opulent. Par sa mère, il est toujours pauvre, maigre, défait, sans chaussure, sans domicile, en un mot : MISERABLE. Le désir se révèle donc comme une réalité contradictoire qui toujours renaît de ses cendres.
III- Hegel (1770 - 1831) :
Le désir est donc une réalité contradictoire qui permet de comprendre non seulement la nature biologique du désir mais encore sa nature spirituelle. Car si le désir animal est la condition nécessaire de la conscience de soi, il n'en est pas la condition suffisante : Cette dernière passe par le désir "anthropogène, constituant un individu libre et historique conscient de son individualité, de sa liberté et de son histoire." Ce désir anthropogène "diffère donc du désir animal par le fait qu'il porte non pas sur un objet réel [...] mais sur un autre désir. Ainsi, dans le rapport entre l'homme et la femme, le désir n'est humain que si l'on désire non pas le corps mais le désir de l'autre." Autrement dit, le désir ne parvient au plein accomplissement de lui même que s'il veut le désir pris en tant que désir. Seul le désir du désir est générateur du moi.
III- Epicure (341 av. J.C. - 270 av. J.C.) :
Le désir est donc si fondamental pour la condition humaine qu'il a fait l'objet d'un nombre considérable de théories parmi lesquelles la théorie d'Epicure