Le dicours de madame de beauseant
« Un tentateur machiavélique »
Introduction
C’est en 1835 que Balzac, écrivain réaliste, termine son nouveau roman intitulé le père Goriot. Il se hâte de la terminer en vitesse, livré aux exubérances de la vie mondaine. Ce dernier roman s’inscrivant dans son œuvre la comédie humaine, poursuit son travail quasi exhaustif de la description de la société française.
·Le Père Goriot connut dès sa parution, en 1835, un immense succès. Ce roman occupe pour plusieurs raisons une place centrale dans l’œuvre et la carrière de Balzac. Il clôt la série des premiers romans à dominante essentiellement autobiographique, il est surtout à l’origine du fameux retour systématique des personnages. Dans ce passage, Vautrin affirme l’ambition de Rastignac puis les besoins d’argent qu’elle implique et enfin les difficultés qu’il y aura à réussir. Nous verrons tout d’abord en quoi il s’ait d’un discours séducteur.
Puis nous montrerons que sa tirade est construite comme un raisonnement pour finir par montrer en quoi la morale de Vautrin est cynique.
I) La séduction du discours
Comment Vautrin cherche-il à emporter la conviction de Rastignac ?
Vautrin sait que ses propos directs risquent de choquer le jeune homme de bonne famille nourri d’idéaux qu’est Rastignac. Aussi doit-il avoir recours dans son discours au procédé de la séduction.
A. La mise en confiance
- Vautrin met en confiance le jeune homme en flattant son orgueil.
L’emploi répété du pronom « vous » permet de mettre en scène Rastignac et de valoriser sa démarche.
- Présentés au style direct ses propos suggèrent une proximité affectueuse à l’égard du jeune homme, il dit le discours qu’il s’est tenu à lui même: « Bravo ! ai-je dit, voilà un gaillard qui me va ».
- Dans ce climat de franchise amicale Vautrin n’hésite pas à brusquer
Rastignac : « vous avez saigné vos sœurs ».
- Mais la brutalité de la formule est aussitôt corrigée par l’énoncé d’une loi