Le discours politique.

La politique comme art de la conviction et de la décision.
Les acteurs politiques en démocratie tiennent en permanence des discours car ce sont leur premier moyen d’action dans la dimension concurrentielle de la politique. Dans les démocraties contemporaines, ce n’est pas l’ensemble des citoyens qui vont tenir ces discours à la différence de l’Antiquité, ce sont les « professionnels de la politique » selon Weber. Weber fait une distinction entre les acteurs politiques, ceux qui vivent à la fois pour la politique et de la politique, et les amateurs qui vivent pour la politique dans leur temps libre car ils ont le loisir et les moyens financiers pour le faire ; ils n’en vivent pas. Les personnes voulant accéder à ce métier, doivent donc être des acteurs politiques, et en tirer une rémunération. Sous la 3ème République, dans les années 1880, est inventée l’indemnité parlementaire qui permet aux députés ou sénateurs de se consacrer à plein temps à la politique.

Les discours politiques sont les moyens d’accéder au pouvoir des professionnels de la politique. Pour remporter une élection, il faut 3 compétences : la 1ère est de savoir faire des discours pour plaider une cause et emporter les convictions ; la 2ème est de savoir décider et prévoir : « Gouverner c’est choisir » par Pierre Mendès France 1907-1982 (1ère qualité pour lui) ; la 3ème est d’assumer ses décisions et de démissionner si la politique qu’on mène n’est pas suivie des effets qu’on attendait ou si elle soulève une opposition ou contestation dans l’opinion publique : « Un ministre ça démissionne ou ça ferme sa gueule » JP Chevènement 1991. L’important, ce n’est pas qu’un programme politique soit tenu complètement, c’est d’arriver à faire croire qu’il va réaliser ses promesses.

Quand dire c’est faire : les effets de discours en politique.

La spécificité du discours politique est que c’est un discours dont les effets souhaités sont des actions ou des abstentions d’actions.