le distributionalisme
Les théories distributionnalistes ont beaucoup de points communs avec le structuralisme. Cependant, elles apparaissent aux États-Unis alors que les thèses de Ferdinand de Saussure commencent à peine à être connues en Europe : le distributionnalisme doit être considéré comme une théorie originale par rapport au saussurianisme.
Ce sont principalement les théories psychologiques behavioristes qui ont permis la naissance du distributionnalisme. Selon ces théories, le comportement humain serait totalement explicable, et on pourrait en étudier la mécanique. L'étude des réflexes, par exemple, permet de prévoir certaines attitudes (cette méthode n'est d'ailleurs pas sans rappeler les travaux de Pavlov sur les animaux). Bloomfield en conclut que le langage, tout comme le comportement, pouvait être analysé comme une mécanique prévisible, explicable par ses conditions externes d'apparition.
Les notions de mécanisme, de méthode inductive et de corpus sont des termes clefs du distributionnalisme.
Bloomfield appelle sa thèse mécanisme, et il l'oppose au mentalisme : pour lui, en effet, la parole ne peut pas s'expliquer comme un effet des pensées (intentions, croyances, sentiments). On doit ainsi pouvoir rendre compte des comportements linguistiques ainsi que de la structure hiérarchisée des messages émis sans aucune postulation concernant les intentions des locuteurs et leurs états mentaux.
En effet, dans la perspective behavioriste, un stimulus donné correspond à une réponse donnée. Or, le sens est une chose instable pour les distributionnalistes, qui dépend de la situation, et qui n'est pas observable. Il doit donc être éliminé comme élément