Le dormeur du val
Tout d’abord, le poème fait l’état d’une progression dramatique. Ce qui veut dire que Rimbaud préparait de manière indirecte les lecteurs à une triste réalité à l’aide de jeu d’oppositions et ce, jusqu’au dernier vers. C’est à même le titre que l’auteur joue tout au long du texte avec l’ambivalence des mots en mettant de l’avant le positivisme, d’où la nature. À de nombreuses reprises, plusieurs indices suggèrent un autre sens à la lecture cependant, un mot assombrissant est toujours accompagné d’un mot optimiste. Ce qui amène l’ambigüité à la légèreté. L’efficacité de mettre en relief les deux interprétations contraires de manière imagée n’est pas dans le seul but de nous conduire sur de fausses pistes mais plutôt, d’avoir une prise de conscience réelle sur la guerre. La nature évoque la joie de vivre tandis que la guerre, sa privation. D’où vient l’idée d’un cadavre placé dans un paysage champêtre. Paradoxalement, le décor enchanteur et le soldat mort semblent avoir un lien qui les unit puisque la nature apparaît comme une mère protectrice et le jeune soldat comme un enfant qui y trouve son refuge. Ce qui nous ramène à l’optimiste du début. Tout au long du poème, Rimbaud ménage avec ingéniosité un suspense qui aura pour effet une surprise finale et brutale. C’est sans aucun doute que ce procédé déstabilise assurément le lecteur et où, le choc ou l’émotion particulière, est rarement atteint dans un