Selon Ulpien, homme politique et juriste romain du début du IIIe siècle, le droit est « l’art du bon et du juste ». Si l’on suit cette formule, le droit semble nécessiter la mise en œuvre d’une technique qui aurait pour finalité l’application d’une justice, méthode constitutive de tout art censé se renouveler dans le temps. Le droit fait appel à la technique et à la réflexion, il s’exerce au sein des relations avec les autres et doit être créateur.
L’art est une forme de pratique s’adressant aussi bien aux sens qu’à l’intellect et à la raison. De ce fait, l’art n’englobe pas seulement les représentations matérielles comme on peut l’imaginer au premier abord, mais aussi les sciences et plus particulièrement les sciences juridiques. Appréhender le droit comme une science et plus largement comme un art, c’est se rapprocher de la conception juridique romaine. Dans ce sens, l’art juridique apparaît comme un ensemble de dispositions interprétatives ou directives qui, à un moment donné et dans un Etat déterminé, règlent le statut des personnes et des biens, ainsi que les rapports que les personnes publiques ou privées entretiennent entre elles.
Il paraît nécessaire de rappeler d’où provient le droit. C’est avec le Code d’Hammourabi rédigé en 1750 avant notre ère que nait véritablement l’art juridique, avec un système de loi répondant aux activités de la vie courante. Hors ce droit était auparavant dicté par les dieux, contrairement à la représentation que l’on peut se faire du droit romain.
Par la suite le système de règles juridiques élaboré par les romains apparait comme l’essence même du droit, et à juste titre ce peuple est surnommé « peuple du droit ».
Ce droit s’est développé dans un cadre politique qui a lui même beaucoup évolué pendant ces dix siècles durant lesquels Rome n’a cessé de s’accroitre. En effet, la civilisation romaine s’étend sur 1200 ans d’Histoire.
Elle débute en 753 avant notre ère d’après Tite-Live avec la fondation légendaire de Rome