Le droit de grève
Traditionnellement, la grève est définie comme une cessation collective et concertée du travail par des salariés, dans le but de défendre des revendications de nature professionnelle.
Elle vise à lutter contre une situation ou une mesure jugée inacceptable, en faisant pression contre l'employeur, chef d'entreprise ou patron. C'est une épreuve de force qui fut longtemps considérée comme illégale.
Elle tire son nom de la place de Grève[->0] à Paris[->1]. Cette place, située en bord de Seine[->2] devant l'hôtel de ville, était un des principaux point d'accostage des bateaux. Les hommes sans emploi y trouvaient une embauche facile pour les chargements et déchargements.
Une grève peut se concrétiser par le blocage de l'outil de production[->3], ce qui est parfois mal perçu par les médias (transports en commun[->4]), des mesures destinées à gagner l'opinion publique (salariés d'EDF[->5] qui reconnectent les déconnectés ou basculent les compteurs en tarif de nuit, salariés de France Télécom[->6] qui permettent des appels gratuits...), dans des situations désespérées (délocalisation par exemple), des actions extrêmes, et pénalement répréhensibles, sont parfois accomplies, comme le chantage environnemental ou la séquestration de membre de la direction.
Les grandes grèves sont à l'origine de la plupart des avancées sociales des soixante dernières années et sont le moyen utilisé par les syndicats[->7] pour préserver les acquis sociaux[->8] tels que les conditions de retraite[->9], la sécurité sociale[->10] ou le système éducatif[->11] public. Cependant aujourd’hui la grève est-elle encore un moyen efficace pour résoudre les conflits de travail ?
I – La législation applicable aux grèves
A – Les caractéristiques d’un mouvement de grève
Il y a trois caractéristiques essentielles