Le droit à la résistance, un droit de l'homme?
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C'est dans cette perspective que la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 considère dans une certaine mesure la révolte comme un droit de l'homme. Son article 2 énonce en effet que « les droits de l'homme sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression ». Et la Déclaration de 1793 dira dans son article 35 que « quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ». Mais de tels « droits » ont-il réellement un sens ? Car ces droits de « résistance à l'oppression » ou d'«insurrection » ne sont bien entendu valables au regard du droit positif qui les énonce (en l'occurrence celui de la République française) que contre un autre droit et un autre ordre politique : les citoyens français n'ont pas le droit de se révolter contre le droit de la République française, puisqu'elle se donne (comme le font tous les autres régimes, y compris le régime monarchique qu'elle a renversé), pour légitime et qu'elle considère son droit comme un droit juste, contre lequel il n'y a donc pas lieu de se révolter. Derrière des déclarations d'ordre en apparence universel, tout pou¬voir établi ne proclame en réalité le droit à la révolte (s'il le fait) que contre un autre pouvoir que lui-même.
Le droit à la révolte, du point de vue du droit positif, paraît bien être un