Le début de l'orientalisme
MURR, Sylvia, « Les conditions d’émergence du discours sur L’Inde au Siècle des Lumières », dans Purushartha, 7, Inde et Littérature, 1983, pp.233-284.
MARSHALL, P.J., « The founding fathers of Asiatic Society », Journal of Asiatic Society, XXVII, 1985, 2, pp. 63-67.
J’ai choisi d’analyser ces deux articles pour deux raisons. La première est que tous les deux portent sur le début de l’Orientalisme mais par rapport à deux situations différentes, notamment pour S. Murr la France et pour P.J. Marshall la Fondation de l’Asiatic Society of Bengal en 1784 : ils démontrent bien l’importance du contexte (politique, économique, social et, bien sur, culturel), dans la construction du savoir. De plus les articles couvrent respectivement pour la France les années entre 1700-1782 et pour l’Angleterre la fin du XVIII siècle ; Ceci correspond à l’affirmation progressive de la domination anglaise en Inde et a l’échec définitif de la France et révèle la connexion entre production culturelle (Dans ce cas les ouvrages sur l’Inde) et enjeux politiques.
La deuxième raison est que les auteurs abordent la question du début de l’orientalisme de points de vue différents en utilisant un style et une méthode d’analyse différents: l’article de Marshall est une analyse sociologique qui essaye de dresser un portrait de ces anglais cultivés, membres de la East India Company, qui ont fondé l’Asiatic Society of Bengal en 1784. Il montre comment leurs discours sur l’Inde étaient influencés par leur position en tant qu’agents du pouvoir colonial britannique et en même temps par leur formation culturelle. L’analyse de Murr est plutôt un travail critique qui examine la production littéraire indianiste au siècle des Lumières, en prouvant qu’elle n’était qu’une partie de la dialectique culturelle complexe entre les Philosophes, l’église (notamment en ce qui concerne