Le désir peut-il nous rendre heureux ?
L'opinion la plus répandue est que le désir ne peut nous rendre heureux, puisqu'il est la conséquence d'un manque dans notre existence. Or on peut aussi penser que le désir mène au Bonheur, puisqu'il peut en résulter une certaine satisfaction, et un sentiment de plénitude. Le désir mène-t-il alors au bonheur, ou bien empêche-t-il de l'atteindre ?
On peut voir que le désir est insatiable, on est jamais réellement contenté, puisque dès qu'on obtient satisfaction à nos caprices, l'esprit se détourne de leur objet, et la force du désir est reportée sur un autre objet. Prenons un enfant qui voudrait qu'on l'aide à faire ses devoirs. Dès qu'on lui aurait prodigué de l'aide, il désirerait toujours plus, c'est-à-dire, qu'on fasse ses devoirs à sa place. Cet enfant désire, en fait, toujours quelque chose de plus grand que ce qu'il ne peut déjà obtenir. C'est dans la nature de l'Homme d'agir de cette manière. A. Schopenhauer, dans Le Monde comme volonté et comme représentation, (1818), écrivait « Mais le désir est-il rempli, aussitôt il en advient de lui comme de ces morceaux goûtés par nous et qui cessent d'exister pour notre sensibilité, dès le moment où nous les avalons. » Cela signifie bien qu'une fois nos vœux exaucés, ils disparaissent, comme ils étaient apparus, de notre esprit, on en récolte donc même pas l'extrême satisfaction auxquels ils auraient dû donner cours. J-J.Rousseau, dans La Nouvelle Héloïse, (1761), disait « On jouit moins de ce qu'on obtient que de ce qu'on espère ». En fait, le désir procure une illusion de Bonheur qui s'évanouit ne fois le désir contenté.
On peut alors en déduire, comme E. Kant (dans les Fondements de la Métaphysique des mœurs - 1785), qu'il y a une impossibilité pour l'être humain de déterminer le réel objet de nos désirs. On désire, pour désirer, sans vraiment désirer quelque chose en particulier, du moins, cet objet change sans cesse, puisque le désir paraît être insatiable, ou