Le désir
1. Détermination du problème
1.1. Définitions
Le désir s’entend comme « tendance spontanée et consciente vers une fin connue ou imaginée ».
L’ordre du monde désigne l’ensemble des lois de la nature dans la mesure où elles expliquent que certaines séries d’événements arrivent, tandis que d’autres n’arrivent pas.
1.2. Forme de la question
« Faut-il » ? Il ne s’agissait pas tellement ici de déterminer si l’ordre du monde peut être vaincu, ou si nos désirs sont invincibles, mais de décider entre deux options selon ce qui paraît raisonnable et recommandable.
On ne demande pas aux candidats de signaler que la question réfère explicitement à Descartes (« Ma troisième maxime était de […] changer mes désirs plutôt que l’ordre du monde », Discours de la méthode, III) ; mais, employée à bon escient, une telle érudition peut favorablement influencer le correcteur.
1.3. Relations entre les termes
« Vaincre » oblige à une lecture sévère de la question. C’est l’un, ou l’autre. Le sujet est formulé comme s’il existait un affrontement inéluctable entre nos désirs et l’ordre du monde : comme si nulle concorde et nulle trêve n’était envisageable.
Lorsque de tels présupposés existent dans une question philosophique, et que vous pouvez habilement les dégager, votre plan est presque établi d’entrée : en I et II vous examinez l’affrontement (par exemple, I : il faut vaincre ses désirs plutôt que l’ordre du monde ; II : il faut vaincre l’ordre du monde plutôt que ses désirs), et en III vous examinez le bien-fondé du présupposé (ne peut-il pas exister des cas dans lesquels les désirs et l’ordre du monde s’accordent ?).
Attention : même si la question semble opposer deux termes très inégaux (nos désirs d’un côté, le monde tout immense de l’autre), il n’était pas légitime de la réduire à un talk-show sur le thème « Pour ou contre le désir ? » La question