Le déssir
* Faut-il distinguer désirs et besoins ?
Le désir est souvent défini par différence avec le besoin. Le besoin serait naturel, nécessaire, limité, tandis que le désir serait artificiel, superflu, illimité. Mais si on les approfondit, ces oppositions ne s’avèrent pas satisfaisantes. De plus, elles ont le défaut de présenter le désir de façon négative. Or n’existe-t-il pas une positivité du désir ?
* Le désir est-il l’effet d’un manque ou une force d’affirmation ?
Le désir est souvent défini comme une tendance à combler un manque. Le désir serait alors la marque de notre imperfection. Il est plus difficile d’envisager la relation inverse : le manque serait l’effet du désir, et le désir lui-même une force primordiale et autonome, une puissance d’affirmation de la vie. Qu’elles sont les conséquences de chacune de ses hypothèses sur notre compréhension de notre jugement sur le désir ?
* Doit-on limiter ses désirs ?
Est-il possible de discipliner ses désirs, ou bien toute tentative pour exercer un contrôle sur eux est-elle vouée à l’échec ? Maitriser ses désirs, n’est-ce pas en réalité vouloir les nier, les supprimer ? Et pourquoi serait-il préférable de maîtriser ses désirs plutôt que de s’y abandonner ? En effet, n’est-ce pas en satisfaisant nos désirs que l’on peut prétendre accéder au bonheur ?
* Quel rôle autrui joue-t-il dans la formation de mes propres désirs ?
On peut souvent assister à cette scène : un enfant désire soudainement le jouet qu’un autre enfant vient de prendre, alors que jusqu’ici le jouet lui était indiffèrent. Cette situation n’est-elle pas généralisable à l’ensemble des relations humaines ? La jalousie ne précède-t-elle pas souvent le désir ? Faut-il en conclure que le désir s’inscrit avant tout dans une relation de soi à autrui et non pas seulement de soi à un objet ?
* Pourquoi autrui est-il indispensable à la formation de la conscience de soi ?
On pense souvent que