Le développement durable comme résistance de la société civile face à la mondialisation de l’économie
Durant plusieurs millénaires, biosphère (la nature) et technosphère (l’activité humaine) ont vécu, sinon en symbiose, du moins en homeostasie, la seconde se nourissant de la première, et le rythme des prélèvements ne dépassant pas celui de la reconstitution spontanée.
Depuis la révolution industrielle, le développement économique basé sur l’idéologie capitaliste d’expansion des marchés, de croissance de la production, d’augmentation des profits et de la rentabilité aggravé par l’essor démographique qu’ont connu tout à tour les sociétés du Nord et du Sud, a conduit à la rupture de cet équilibre.
Effet de serre dû à la consommation excessive d’énergie fossile, déforestation, désertification, appauvrissement de la biodiversité, pollution de plus en plus grande de l’eau, de l’air et du sol, création de déchets toxiques et radioactifs sont quelques-uns des problèmes posés par le type de développement économique actuel.
Sur le plan social, la situation n’est pas meilleure. En 1960; les 20% de la population les plus pauvres se partageaient 2,3% du revenu mondial contre 1,7% en 1980 et 1,4% en 1990. Le revenu moyen en Afrique a diminué d’un quart depuis le milieu des années 70. La pauvreté touche également la moitié des pays latino-américains, asiatiques et est-européens. Elle augmente rapidement en Europe occidentale et en Amérique du Nord. L’Union européenne compte 53 millions de pauvres et 3 à 4 millions de sans-abris. Aux Etats-Unis, le nombre de pauvres est estimé à 36 milllions.
Depuis la fin du siècle dernier, toute une série de mécanismes avaient été mis en place progressivement pour atténuer les effets inégalitaires du libéralisme économique. Depuis une vingtaine d’années, nous assistons à un démantèlement de ces acquis sociaux. Le transfert de pouvoir des Etats vers le niveau international (vers le FMI, en matière monétaire, vers l’OMC, en matière de commerce, vers la Banque Mondiale en matière de coopération, vers les marchés