Le développement durable, nouvel enjeu géopolitique ?mondialisation et développement durable
Il y a deux niveaux de réponse à la question de la relation entre mondialisation et développement durable. Le premier, sur lequel travaille l’OCDE, consiste à regarder comment les gouvernements peuvent adapter les politiques actuelles pour rendre mondialisation et développement durable compatibles. Des travaux théoriques et empiriques portent notamment sur quatre vecteurs de la mondialisation économique : le commerce international, l’investissement direct étranger, l’innovation, les communications. Il y a un second niveau de réponse, plus personnel, de nature essentiellement politique, que j’explorerai en conclusion.
Deux remarques préalables
Deux remarques préalables s’imposent. Premièrement, la mondialisation n’est pas de nature essentiellement économique : elle porte aussi sur la culture, les modes de vie, les opinions publiques. Deuxièmement, la mondialisation économique n’est pas une dynamique abstraite et linéaire : elle est façonnée par les décisions agrégées des gouvernements, des entreprises et des ménages ; citoyens, militants, consommateurs, producteurs, nous sommes, à divers titres vecteurs de la mondialisation économique et des formes qu’elle prend.
Aux origines de la question
On s’inquiète des impacts de la mondialisation sur la qualité de la vie, sur l’environnement, sur l’emploi. Ces doutes sont exacerbés par la conjonction de crises financières, économiques, environnementales, alimentaires, sanitaires…
Le débat tronqué sur la taxe carbone en France est une bonne illustration. Au départ, l’idée est qu’une fiscalité