Le développement durable
Le rythme d’implantation des pâturages est aujourd’hui plus rapide sur les fronts pionniers d’Amazonie orientale qu’il n’a été une vingtaine, voire une dizaine d’années auparavant. Une seule culture vivrière (roça), le riz pluvial étant la plus fréquente, précède ou accompagne la plantation de la graminée fourragère. Ce fait est caractéristique d’une transition technique entre l’agriculture sur brûlis et l’élevage extensif, deux systèmes relativement incompatibles. En effet, l’implantation d’un pâturage limite, sinon empêche, la régénération d’une jachère, dont l’absence prive l’agriculteur de cultures vivrières annuelles.
En outre, dans les pâturages, la couche superficielle du sol a tendance à se tasser rapidement. Ce tassement est beaucoup plus fort dans les premiers 5 cm, mais il reste significatif jusqu’à 20 cm de profondeur, aussi bien pour les ferralsols que pour les cambisols. Les sols sous roças et jachère ne sont par contre pas significativement plus compacts, en moyenne, que sous forêt.
Le sol perd le quart de la porosité totale de sa couche superficielle. Comme dans la région de Manaus, cette perte concerne la majeure partie de la porosité structurale.
Le changement de structure du sol associé à ce tassement est très visible. Alors que les turricules rejetés par les vers de terre sont très abondants sous forêt, une croûte compacte se forme entre les touffes de graminée dans les pâturages.
L’augmentation de la compacité du sol se traduit par une diminution de 10 à 20 fois de la vitesse d’infiltration de l’eau.
Le tassement des sols des pâturages amazoniens a été décrit dans