Le développement économique comme une nécessité éthique
Le concept de développement est apparu fort utile pour désigner dans les années 50-60 la situation de pays en retard vis-à-vis d’un monde occidentale en pleine croissance économique. Le concept a connu par la suite une éclipse et connaît de nouveau un regain d’intérêt avec des références au développement local dans les années 80 et au développement durable dans les années 90-2000. Ce regain d’intérêt est sans doute à l’origine du travail effectué sur la notion de développement par le centre de recherche sur l’histoire des systèmes de pensée de la Sorbonne. Ces travaux montrent que la notion de développement ne va pas de soi. Elle résulte d’une mutation des modes de pensée qui trouve ses racines entre le 16 et le 18 ème siècle. Pour que le processus de développement d’un élément quel qu’il soit puisse être pensé, il faut en fait dépasser l’idée grecque d’existence d’une génération spontanée pour reconnaître qu’en toute chose existe des potentialités ou des germes qui permettront de mettre en œuvre une activité créatrice en dehors de tout déterminisme. On peut notamment faire référence aux efforts fait par Gassendi pour mettre en évidence ce type de processus.
1. La fin d’un économique enchâssé ou comment l’économique devient une nécessité pour lutter contre le mal.
A l’aube du 15ème siècle, les gouvernements du monde chrétien ne savent plus que faire car le temps presse. «Outre les fléaux de l’humanité (guerres, famines, épidémies…), d’autres facteurs contribuèrent à une crise sans précédent : l’émergence d’une économie monde et d’une classe de riches marchands, la corruption et l’incompétence des princes qui ne savent qu’accroître les impôts pour financer leurs dettes, l’essor de la spéculation qui évince les humbles producteurs, les acculent à vivre de travaux temporaires ou à le réfugier dans la mendicité, quand ce n’est pas dans la rapine et la violence. L’atmosphère est morose, les