Le fauvisme
LES FAUVES
Plusieurs influences communes peuvent être reconnues dans les œuvres de ses artistes.
Nous assistons, aux alentours de 1900 à un retour imposant de la couleur qui s'avèrera d'autant plus violent que cette couleur semble avoir difficilement supporté l'éclipse assez courte que lui ont fait subir les nabis. Les conceptions lumineuses du « pleinairisme » ensoleillé des impressionnistes se sont effacées devant les faibles éclairages de la lampe des Nabis. Des scènes d'intérieur, des tonalités volontairement assourdies et fidèles au jeu de nuances timides et discrètes, de grands aplats colorés, de radieuses illuminations, d'éclatantes architectures, des scènes de famille sagement bourgeoise à travers la lumière factice du jour venue de fenêtres disparaissant sous des rideaux...
Les impressionnistes constituent la première source. Leurs touches particulières, qui juxtaposent des couleurs pures au lieu de les mélanger, laissant à l'œil du spectateur le soin d'effectuer un travail de recomposition, sont reprises par Matisse, qui fut élève de Paul Signac à l'été 1904, et qui les transmet à son tour à Derain. Luxe, calme et volupté (1904) en est un exemple emblématique. Manguin lui-même est à la fois proche de Matisse et de Signac ou Cross, peintres divisionnistes s'il en est, tandis que Camoin fait directement référence à Manet par la concision de son dessin.
Les couleurs cristallines impressionnistes sont également reprises, notamment par Manguin, dont la palette est dominée par des tons jaunes et orangés lumineux. Raoul Dufy, quant à lui, reprend fréquemment le thème de la Rue Montorgueil de Monet, dans ses 14 juillet au Havre ou rue pavoisée. Le déploiement des drapeaux en travers de la rue est prétexte au déploiement de la couleur, ce que Monet avait déjà remarqué, et que Marquet avait utilisé la même année (14 juillet au Havre). Néanmoins, la composition, avec les lignes des drapeaux qui s'entrecroisent, est très novatrice.
C'est, de