Le franc CFA Une monnaie qui f che
Des voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer l’arrimage du franc CFA à l’euro ainsi que la dépendance qu’il implique vis-à-vis de la France. « Certains en parlent en termes de panafricanisme ou de revendication identitaire. C’est une approche contre-productive ». À priori, le débat doit porter sur le type de gouvernance, sur les conditions de sécurité face aux risques d'inflation et sur la capacité à protéger une monnaie nouvelle des chocs exogènes. Après quoi, nous pouvons envisager notre affranchissement dans cette servitude monétaire.
Le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Burkina Fasso, le Niger, le Bénin, le Togo et la Guinée Bissau utilisent le franc CFA, monnaie commune dont l’institution d’émission est la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO). Jusque-là, la coopération a permis à ces pays aux économies fragiles et aux systèmes politiques souvent instables de bénéficier d'une monnaie stable.
Par rapport aux autres monnaies de l’Afrique de l’Ouest, les taux d’inflation dans les pays de la « zone CFA » sont beaucoup plus faibles. Des pays comme le Nigeria, le Ghana et la Guinée-Conakry ont connu des périodes de fortes inflations alors que les pays de la « zone CFA » n’en ont jamais connu. Néanmoins, le coût économique de cette stabilité qui lie les pays de l’UEMOA à la France et à l’Europe est considérable. La parité fixe établie avec l’euro fait subir au franc CFA des fluctuations sur le marché des changes par rapport au dollar américain, monnaie de référence du commerce international.
La question est de savoir si l’UEMOA a les moyens économiques et structurels lui permettant de s’affranchir de cette tutelle compromettante à bien des égards. Au-delà des manifestations d’hostilité souvent réactionnaires contre le « nazisme monétaire », la CEDEAO affiche, depuis 1987, l’ambition de créer un cadre émancipateur du diktat monétaire de la France, mais n’y parvient toujours pas.
L'État français : un