Charles de Gaulle n'a pas de parti politique au lendemain de la Libération. Se rapprochant vers 1945 du MRP, il en diverge à propos des institutions à donner à la Quatrième République. Finalement, il démissionne du gouvernement et lance les bases d'une nouvelle politique dans son discours de Bayeux (1946) avant de créer un nouveau parti, le Rassemblement du peuple français (RPF) en avril 1947. Se voulant un parti au-dessus des autres partis (de Gaulle était parti du gouvernement en 1946 en dénonçant le « régime exclusif des partis »), il va inventer les bases du gaullisme. Opposé dès sa création à la Quatrième République et à ses institutions, il sera l'un des deux partis, avec le PCF, à s'opposer à la troisième force (coalition gauche-centre-droite pro-Quatrième République). Le RPF réalise tout de même de bons résultats aux élections législatives (21,6 % des voix aux élections de 1951) mais ne participe à aucun gouvernement. Dès 1952, des dissensions apparaissent dans le mouvement gaulliste. Certains élus soutiennent les prérogatives des élus CNIP, ce qui aboutit à plusieurs scissions successives. Essoufflé le RPF sera définitivement dissous en 1955. Le mouvement gaulliste éclatera ensuite en plusieurs petites formations politiques sans envergure, parmi lesquelles les Républicains sociaux de Jacques Chaban-Delmas seront les seuls à conserver une véritable audience. Après le retour au pouvoir de De Gaulle et la mise en place de la Cinquième République en 1958, le gaullisme unifié au sein de de l'Union pour la nouvelle République (UNR) dominera la vie politique française jusque dans les années