Le gothique tardif
Située au cœur du bourg très aggloméré, établie sur un promontoire, l’église Saint-Jean-Baptiste de Larrau se caractérise par une création du gothique tardif, atypique pour la Haute-Soule qui s’illustre, généralement, par ses vestiges de l’époque romane. L’édifice considérablement remanié au fil du temps ne correspond pas à sa configuration originelle (fig.1). L’étude du bâti a permis d’envisager une restitution chronologique des différentes campagnes de construction ou de transformations de l’église. Sa position transpyrénéenne a probablement joué un rôle important dans l’adoption de partis architecturaux. Son passé lié au statut de dépendance de l’abbaye béarnaise de Sauvelade est également à prendre en compte concernant la propagation de modèles.
(fig. 1).
L’église et l’hôpital de Larrau, noyau originel du bourg, fonctionnent en binôme si l’on se réfère à l’acte de 1562.1 La mention couplée des deux entités renverrait à la configuration médiévale correspondant à la catégorie d’église-hôpital, ecclesie cum hospitali, qui a été identifiée comme un des cinq groupes classant les possessions de Sainte-Christine.2 Tous les hôpitaux dépendant de l’abbaye augustinienne tels que Gabas, Mifaget, Aubertin, Lembeye, Saint-Christau, conformément à la Bulle d’Innocent III, avaient une église annexée. Il est attesté, pour ces exemples, que la construction de l’église suit de près celle de l’hôpital. Nous pouvons envisager une pratique similaire à Larrau : une construction de l’église en parallèle à la création de l’hôpital entre la fin du XIIe siècle et les premières décades du XIIIe siècle.
La nef : les indices archéologiques attestent deux phases de construction
(fig. 2).
De la première phase de construction, l’église ne conserve que quelques rangs d’assises compris dans la deuxième