Le grand pays
A vrai dire, le combat était gagné d'avance. Je ne connaissais que trop peu les écrivains Anne et Gérar Guéro, alias Ange, avant de lire leur premier livre, tout simplement renversant. Le meilleur du genre selon moi, et peut-être même le meilleur tout court en ce qui concerne mon avis. Mais après tout, les chefs d'oeuvre sont rarement suivis d'une multitude d'autre dans une vie d'artiste, et chacun sait être sceptique à l'idée d'ouvrir un livre d'un auteur qu'on a adoré, de peur que l'opus précédent fût un coup de maître hasardeux.
Mais contrairement à cela, plonger dans ce livre est d'une facilité innée. Nul besoin d'une grande connaissance littéraire, les mots ne sont pas trop nombreux dans une même phrase, ni trop pompeux, mais ils expriment un sentiment d'une manière pratique et immersive, mais aussi lyrique. La plume poétique des deux auteurs trace le portrait d'un monde exigeant, dans lequel chacun se doit d'avoir une hygiène de vie irréprochable, surtout en ce qui concerne les blessures apparentes. Les princes, et les autres aspirants du palais de l'Immuable, sont conduits au suicide dès l'ors qu'une petite erraflure paraît sur leur peau immaculée.
Voilà comment Malïn se retrouve face au choix : le poison ou la dague. Finalement, il n'aura pas à choisir. La tâche violette à cause de laquelle on le condamne pousse finalement sur tellement de gens du palais qu'une cohue indescriptible s'immisce dans les murs. Peu à peu, les gens se transformes en monstres, comme possédés par la tâche violette qui les ronge.