Le génie de l'artiste
Pour Kant le génie est un talent, un don naturel, que l’on peut avoir ou pas. Il ne dépend pas d’un apprentissage comme le pense Nietzsche, mais c’est un talent inné. Le génie ne suit pas de règles précises, il désigne l’art notamment qui doit être à la fois originale (c’est la première qualité du génie) mais il doit être aussi exemplaire pour ainsi être présenter comme modèle afin d’être imiter.
Pour KANT, le génie est une forme de talent, c’est-à-dire de don naturel, par laquelle ceux qui en sont doués parviennent à créer des œuvres qui sont à la fois originales, c’est-à-dire qui ne sont pas des imitations, et d’une perfection, d’une excellence qui les rend dignes d’être des exemples, c’est-à-dire dignes d’être imitées. Le génie est un terme qui ne convient ni à celui qui sait beaucoup de choses puisque que savoir n’est pas créer, ni à celui qui imite ce que d’autres ont déjà fait puisque cela ne suppose pas un talent, mais une technique.
La thèse de Nietzsche est au contraire que le génie est le produit du travail humain, mécanique d’assemblages des matériaux, tout à fait explicables. Du coup toute activité humaine peut être géniale (même le travail du professeur face à sa classe), y compris celle du scientifique. Attention cela ne veut pas dire que tout est génial, car, hélas, la médiocrité est de ce monde. Cette entreprise de démystification, de démythologisation, et désenchantement a un rôle, celle de casser la dimension théologique de la création artistique : l’artiste n’est pas inspiré, et donc ne doit pas chercher ailleurs qu’en lui le fruit de ses efforts. Ce que va dénoncer Nietzsche c’est la sacralisation de