le génocide juif en 1945
[Contexte] En 1944, la France sort meurtrie et divisée des « années noires » de l’Occupation et la collaboration. Le général de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République française, impose alors une mémoire collective et quasi officielle de la période, celle d’une France majoritairement résistante et victime de l’oppression nazie.
[Problématique et plan] Dans les années 1970 ressurgissent les responsabilités de l’État français et de ceux qui ont collaboré. En quoi peut-on dire que les mémoires des génocides ont mis du temps à se faire jour ? Après avoir rappelé comment la mémoire du génocide n’est pas reconnue comme telle (de 1945 au début des années 1960), on évoquera la période de sa remise en cause (de 1960 au début des années 1990), puis l’apparition de diverses formes de mémoires.
I.Une mémoire d’abord occultée et fondue dans la mémoire de la Résistance (1945-années 1960)
Si lors des toutes premières années de l'après-guerre il y a une émergence d'une mémoire juive du génocide, elle est très vite amalgamée avec la déportation des résistants.
1. Une mémoire juive du génocide assez discrète
Hormis quelques cérémonies, plaques commémoratives, monuments, ou encore livres du souvenir, la mémoire juive du génocide n’émerge pas dans la société française. Souhaitant affirmer leur appartenance à la communauté nationale, les communautés juives se centrent sur la reconstruction nationale.
Primo Levi ne rencontre pas de lecteurs avec son livre Si c’est un homme, publié en 1947, pourtant aujourd’hui considéré comme un best-seller ! Par ailleurs, les témoignages des anciens déportés sont assez mal reçus au sein de la société française. Si lors des toutes premières années de l'après-guerre il y a une émergence d'une mémoire juive du génocide, elle est très vite amalgamée avec la déportation des résistants.
2. La singularité du génocide non reconnue
La mémoire du génocide est incluse dans la déportation, ajoutée dans la somme des