"Le jeu de l'amour et du hasard" , marivaux
Mademoiselle Silvia, fille de Monsieur Orgon, attend un prétendant, Dorante, bien qu'elle ne soit pas disposée à se marier, surtout à un jeune homme que lui destine son père qu'elle ne connaît pas. Elle change de costume et de rôle avec Lisette, sa femme de chambre, afin de pouvoir étudier plus à son aise le caractère de ce prétendant sans se compromettre. Or il se trouve que le fiancé, qui n’a lui-même aucune envie de se marier à n'importe qui, a eu la même idée de changer de costume et de rôle avec son domestique, Arlequin. Il se présente donc chez Monsieur Orgon sous l’apparence d’un serviteur nommé « Bourguignon », tandis que son valet, Arlequin, se fait, quant à lui, passer pour Dorante. Seuls informés du travestissement des jeunes gens, Monsieur Orgon et son fils Mario décident de laisser ses chances au « jeu de l’amour et du hasard », se promettant de s’amuser de la situation.
Dorante et Arlequin arrivent travestis. Pour commencer, le frère de Silvia, Mario, veut que les deux prétendus serviteurs se tutoient, ce qui les gêne bien un peu au début. Sous son déguisement, Dorante trouve Silvia, qu’il croit être une femme de chambre, charmante et lui fait la cour en lui adressant une série de compliments des mieux tournés. Obligée, de son côté, de souffrir ces assiduités pour ne pas se trahir, Silvia finit par y prendre goût et par regretter que le coureur ne soit pas un gentilhomme. Celui-ci, de son côté, est désolé que Lisette ne soit qu’une femme de chambre. L’embarras de la jeune fille augmente de voir à un valet tant d’esprit et de distinction. Elle s’en veut à elle-même de continuer la conversation avec lui et ne peut se résoudre à le quitter, tandis que le prétendu maître la choque dès qu’il paraît.
Lisette, quant à elle, est enchantée du faux Dorante et prie Monsieur Orgon, le père, de la dispenser de continuer, parce qu’elle prendra cet amour au sérieux. En effet, dès la seconde entrevue, on s’est dit qu’on s’aime, tout en se prévenant