Le Jeu De L Acteur 2
QUESTIONS POSSIBLES : - Qu'apporte l'acteur au texte théâtral ?
L’acteur doit-il s’identifier à son personnage ?
En quoi l’acteur oriente-t-il l’interprétation et la perception du pers par le spectateur ?
L’acteur est au centre : c’est lui, qui plus que tout autre élément, définit ce qu’est le théâtre, l’acte théâtral. S’interroger sur le théâtre et sa relation à la réalité, c’est donc s’interroger sur le comédien, sur ce qui se passe quand il joue. Que se passe-t-il quand on fait « comme si », quand on « s’acquitte [d’un] rôle » (Molière) ? Qu’est ce que jouer ? Comment peut-on faire une chose pareille ? 1. Deux conceptions opposées du jeu de l’acteur
Les différentes conceptions du jeu de l’acteur peuvent se répartir en deux catégories, sur un axe dont les deux extrêmes seraient, d’un côté Molière, de l’autre Diderot et Brecht.
Chez Molière se produit la même confusion de l’acteur et du personnage. Il demande à ses acteurs de « prendre [...] le caractère de [leurs] rôles. » Le fait que la limite entre le jeu et la réalité s’efface est marqué par un double mouvement : le metteur en scène demande aux membres de sa troupe de « [se] remplir du personnage » et en même temps d’« [entrer] bien dans le caractère », de sorte que l’on ne sait plus bien qui habite l’autre.
Diderot au contraire réclame de l’acteur qu’il ne s’identifie pas, qu’il imite le personnage, qu’il observe et reproduise les manifestations extérieures des émotions qu’il ne ressent pas : ce n’est qu’à ce prix que le spectateur pourra, lui, ressentir les sentiments et s’identifier ; là est le paradoxe du comédien.
Brecht a une pensée plus complexe, dans la mesure où, s’il va plus loin que Diderot en souhaitant que le spectateur ne puisse pas s’identifier à l’acteur, et que ce dernier doit faire en sorte de ne pas se confondre totalement avec son personnage, il doit tout de même en ressentir les émotions.
Valère Novarina tente d’échapper à cette alternative en réclamant du comédien