Le jeu de l’amour et du hasard, acte ii, scène 12 - marivaux
Cette scène nous rapproche de la fin puisque Dorante révèle son identité.
L’aspect dramatique du texte
1 L’aspect dramatique
On notera que cette scène s’ouvre sur un monologue (réplique 1), alors que c’est un dialogue. On dira même une intervention angoissée de la part de Silvia « Ah que j’ai le cœur serré ». Le mot cœur renvoyant effectivement au secret de l’âme de Silvia. On pourra aussi noter que « serré » est la définition exacte de l’angoisse. On soulignera aussi à la réplique 1 « Je ne sais ce qui se mêle à l’embarras où je me trouve », le « je ne sais » exprime le désarroi et la détresse de Silvia et l’ignorance où elle se trouve des secrets de son amour. « Je ne sais pas » montre l’incompréhension où se trouve Silvia à l’égard d’elle-même. On soulignera que c’est le comble de la détresse que de ne pas comprendre au moment où l’on explore son intériorité. Le vocabulaire « embarras », « affligée », « défiée » traduit chez Silvia une extrême solitude. Une solitude face aux événements mais aussi face aux autres « défier », « je ne suis contente de personne ». Cette extrême solitude est renforcée par l’occurrence de la première personne du singulier « j’ai le cœur serré », « je ne sais », « je me trouve », « je me défie », « je ne suis», « je ne le suis pas ». On peut dire dans cette scène, que Silvia est seul contre tous. On ajoutera par ailleurs qu’elle est si seule, qu’elle semble vouloir sortir de la situation « cette aventure m’afflige », nous rappelle « le souvenir de tout ceci me fera bien rire un jour » (Acte II, scène 9). Silvia à la réplique 1, ligne 2, trouve cette aventure affligeante, ce qui nous rappelle la sentence qu’elle avait prononcé dans la scène 9 « le souvenir de tout ceci me fera bien rire un jour » et qui montre chez Silvia, son effort pour se distancer de la situation [Acte II, scène 9, « Faut que je parte ou que ma tête me tourne », montre