L’ETHIQUE DU JOURNALISTE
Intervention de Dominique Gerbaud Rédacteur en chef au journal " la Croix " Mercredi 12 janvier 2005

Courte présentation : Dominique Gerbaud a été journaliste à " la Croix " dans les années 70 puis à l’Express. Il a travaillé ensuite à la Nouvelle République puis à la Vie. Actuellement il est rédacteur en chef à " la Croix ", ancien président de la presse présidentielle et un des responsables de Reporters sans frontières. Parler du métier de journaliste, de ce qui le motive, le guide, voilà donc l’objet de cette conférence qui réunissait un parterre attentif. Le premier devoir du journaliste est d’aller sur le terrain, aller voir , aller entendre , aller sentir pour témoigner. Bien sûr il est plus facile de téléphoner , de regarder les dépêches d’agence ( exemple : pour un journaliste localier qui doit rendre compte d’un conseil municipal , d’un procès au palais de justice, d’un conseil général , il est possible de se faire raconter ce qui s’est passé , mais il lui manquera une partie de l‘information : le senti, le vécu , l’ambiance. Voilà pourquoi , aller sur le terrain , chercher les informations fait partie de l’éthique du journaliste). Le premier devoir des dirigeants de journaux est de se donner les moyens d’envoyer des témoins, dès lors que l’information est importante et a un sens. Et ce , surtout vers les terrains non défrichés alors que la facilité nous pousse à aller tous ensemble vers les terrains plus connus. Au moment du Jubilé, le cardinal Etchegaray a dit, en s’adressant aux journalistes : " vous devez aider à voir aussi loin qu’il y a un homme " . Autrement dit : Poussez la curiosité toujours plus loin, vers les plus seuls, les plus souffrants pour témoigner. C’est un devoir pour ne pas se contenter de ce que peuvent dire les intermédiaires, ou les dirigeants d’une association, d’un syndicat ou d’un pays. On dit parfois que les journalistes sont avides de scoops, qu’ils n’ont aucun scrupule pour obtenir des