Le lac
En 1876, en cure à Aix les bains, Lamartine rencontre Julie Charles, jeune femme tuberculeuse, épouse d’un célèbre physicien. L’amour qu’il éprouve pour Julie lui inspire de nombreux poèmes dont « le lac », parut pour la première fois en 1820. Cette ode romantique est dédiée à Elvire (Julie Charles), il a recours aux grands thèmes du romantisme : amour, nature et mélancolie.
1/ L’importance du temps
A : La hantise du temps qui passe
Elle s’exprime par :
- les trois occurrences du terme lui même
- de nombreuses marques temporelles « un soir », « heure », « jours »…
- des adverbes de temps : « tout a coup » « encore »…
- l’alternance passé/présent
Passé = moment de bonheur vécu
- L’imparfait de l’indicatif « nous voguions », « frappaient »…
- Le passé simple « frappèrent », « fut »…
Présent traduit :
- le présent du poète « t’en souvient il »
- Le passé retrouvé, celui de l’été 1816, par le discours rapporté
- Une vérité universelle, la fuite du temps « les jours dévorent »…
B : Une représentation lyrique du temps
La fuite du temps : utilisation de l’élément liquide pour traduire la fuite du temps : « coulez, coulez », « il coule ». Champ lexical de la navigation, « nous voguions », « rameurs », « flots »…
Temps cycliques et temps linéaires : thème inspiré de l’antiquité et exploité par Héraclite qui enseignait que le monde était eternel mais « qu’il crée et détruit selon un retour éternel ». Le temps cyclique = le lac. Il échappe au temps linéaire que subit le poète mais sa circularité permet aux amants d’arrêter le temps.
Le temps divinisé : les invocations d’Elvire demandent aux divinités païennes plus de temps et de souplesse, ne peuvent être exaucés. Le rythme du vers 9= incantation à Chronos, dieu du temps.
C : Le pouvoir du temps D’autres invocations « vous implorent », « je demande » = plaintes adressé au temps. Le temps est sujet de verbes d’actions « temps, suspend ton vol », « le temps m’échappe et