Le lancer de nain: droit et dignité
Le lancer de nain s’est également rendu célèbre en France par un arrêt rendu par la Cour de Cassation, l’arrêt « Morsang-sur-Orge », en 1995. En effet, cet arrêt traite d’une interdiction par la cour de cassation de tels activités, qui étaient dans cette affaire effectuée dans une boîte de nuit de cette même commune. Cet arrêt met en évidence les problèmes juridiques liés à la dignité humaine, ainsi que tous les aspects qui en découle. Il est devenu une référence en matière de dignité de l’homme, et non seulement à l’activité ‘dégradante’ du lancer de nain. Citons à ce titre un court extrait de l’arrêt :
« Considérant que l'attraction de "lancer de nain" consistant à faire lancer un nain par des spectateurs conduit à utiliser comme un projectile une personne affectée d'un handicap physique et présentée comme telle ; que, par son objet même, une telle attraction porte atteinte à la dignité de la personne humaine ; que l'autorité investie du pouvoir de police municipale pouvait, dès lors, l'interdire même en l'absence de circonstances locales particulières et alors même que des mesures de protection avaient été prises pour assurer la sécurité de la personne en cause et que celle-ci se prêtait librement à cette exhibition, contre rémunération ; »7
Il est également à noter que l’année précèdent cette décision, en 1994, le Conseil Constitutionnel a élevé la dignité de l’homme au rang de « principe à valeur constitutionnelle » (c’est-à-dire le plus haut rang des principes, la constitution se trouvant au-dessus de tout, même des lois), au sujet de la loi dite de bioéthique.
La bioéthique est une partie de l'éthique qui est apparue, en tant que « champ » ou « discipline » nouvelle, dans le courant des années 1960 et des interrogations au sujet du développement de la biomédecine et des technosciences. La dignité s’est ainsi retrouvée partie intégrante des droits de la personnalité, et ainsi devenu inaliénables aux citoyens.
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