Le libertinage
Le roman est une nouvelle forme d’expression du libertinage intellectuel des siècles précédents tout en donnant au mot un sens nouveau. La liberté de pensée et d’action dérive, avec le roman, à une dépravation morale, une quête égoïste du plaisir. La vie en société est présentée comme un jeu de dupe, cynique avec ses codes et ses stratégies à apprendre ; la séduction y est un art complexe que l’on entreprend par défi, désir ou amour-propre ; la femme est identifiée comme une proie qui finit plus ou moins rapidement par céder au « chasseur ». Contrairement à la littérature clairement licencieuse, la forme du roman libertin est choisie, fine, raffinée et allusive.
• Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos
• Les Égarements du cœur et de l'esprit de Crébillon fils
• Les bijoux indiscrets de Denis Diderot
• Justine ou les Malheurs de la vertu du marquis de Sade
• Autres auteurs : Gervaise de Latouche, Boyer d'Argens, Fougeret de Monbron ou La Molière.
Ce genre prend ses racines dans la tradition libertine européenne, d’abord dans l’Antiquité gréco-romaine avec Sapho, Aristophane, puis Ovide, Catulle, et chez les Italiens avec l’Arétin et Baffo, et ensuite en France. Elle s’est continuée jusqu’à nos jours.Essentiellement anticléricaux, érotiques, les romans libertins attaquaient l’ordre établi.
Ses auteurs incluent Crébillon fils (le Sopha, conte moral, 1742), Diderot (les Bijoux indiscrets, 1748), le marquis de Sade (la Philosophie dans le boudoir, 1795, la Nouvelle Justine, 1797, l’Histoire de Juliette, 1797-1801, etc.), Choderlos de Laclos (les Liaisons dangereuses, 1782). Restif de la Bretonne en est aussi un romancier prolifique. Nerciat est l’un des plus prolifiques avec ses deux chefs-d’œuvre : les Aphrodites (1793) et le Diable au corps (posthume). Ses œuvres : Lolotte, la Matinée libertine, le Doctorat impromptu, Félicia ou mes fredaines, Julie philosophe, Contes saugrenus, Monrose. D’autres titres célèbres sont Histoire de Dom