1 le lien du désir et du rien

Le désir est confronté à cette part de l’autre qui est au-delà du miroir c’est-à-dire à la chose.
L’autre c’est-à-dire le prochain est d’abord reconnu selon la figure de semblable comme le même dans le miroir.
Aimer l’autre, c’est avoir la capacité de voir en lui son semblable ; axe imaginaire, du narcissisme. C’est de là que surgit la loi du bien, c’est-à-dire le champ de la morale qui se tient sur cet axe-là, sur ce lien imaginaire.
Le champ moral est différent du champ éthique au sens lacanien du terme.
La morale, nous dit Lacan, c’est le service des biens. Le service des biens a comme terrain l’imaginaire dont il se nourrit.
La loi du bien tire sa force, sa dynamique de l’identification à l’autre comme semblable.
Ce qui est bien pour moi et aussi bien pour l’autre et, cela est la même chose pour le mal. Aimer l’autre, c’est lui vouloir du bien que nous pouvons mesurer à la lumière de ce qui serait pour nous du bien si nous étions dans la même situation. Au fond, c’est pouvoir se mettre à sa place. C’est de là que s’inspirent les procédés thérapeutiques quels qu’ils soient (médicaux, psychologiques…)
Cela renvoie à la tradition religieuse, au précepte judéo-chrétien « tu aimeras ton prochain ».
L’amitié dérive de l’amour de soi (cf Aristote), c’est une extension. L’amour de soi, c’est la garantie du bien de l’autre.
Freud nous indique que cette expérience-là, de l’ordre du lien imaginaire, cette expérience première est à la source de sentiments sociaux sinon, cela serait la barbarie
(déliaison sociale). Le lien social de groupe est constitué par la dimension imaginaire et elle le fait avant tout énoncé juridique et moral. La condition, n’est pas une condition d’extériorité mais d’un processus, d’une expérience primordiale que Lacan va appeler le
Stade du Miroir, image matrice de l’amour de soi-même.
Il y a de l’humain lorsque nous sommes capables de reconnaître l’autre comme humain à la différence de