Le maire du palais mérovingien
A l'origine, le maire du palais était un haut dignitaire du roi dans chaque partie qui comporte la tria regna (la Neustrie, l’Austrasie et la Burgondie) : c'est un serviteur en charge des affaires domestiques du palais. Représentant des puissantes aristocraties régionales, il commande les différents domestiques chargés de l'exploitation du domaine royal, gère la fortune du souverain et dirige le gouvernement intérieur du palais. Cet office ressemblait assez à celui qu’on appelait chez les Romains le préfet du prétoire. Les maires du palais portaient aussi le titre de princes ou ducs du palais, et de ducs de Neustrie, d'Austrasie ou de Bourgogne. L’histoire ne fait pas mention de l’institution de cet office, qui est aussi ancien que la monarchie ; il est vrai qu’il n’en est pas fait mention sous Clovis Ier, ni sous le règne de ses enfants ; mais quand Grégoire de Tours et Frédégaire en parlent sous le règne des petits-fils de ce prince, ils en parlent comme d’une dignité déjà établie. Ils n’étaient d’abord établis que pour un temps, puis à vie, et enfin ils devinrent héréditaires.
Leur institution n’était que pour commander dans le palais, mais leur puissance s’accrut grandement, ils devinrent, sous le règne de Clotaire II, chef à la tête des armées. Il acquièrent aussi la présidence du tribunal palatin, la perception des impôts et le contrôle des comtes.
B) Un exemple de Maire du palais et de l’énorme pouvoir.
Tout au long de cette période, on vit l'avènement de la famille des Pippinides), qui donnera naissance à la dynastie carolingienne.
Le pouvoir des maires du palais alla en s'accroissant continuellement. Petit à petit, les chefs des serviteurs du palais vont intervenir dans les affaires de l'État : ils acquièrent des pouvoirs politiques, s'attribuent le pouvoir judiciaire et la direction des fonctionnaires. Devenus les plus proches collaborateurs du souverain, ils ne tardent pas à entrer en concurrence avec leur maître, et à partir du