Cours de synthèse (suite) 2. Manifestations du mal Après avoir usurpé le pouvoir, en perpétrant le meurtre du roi, Macbeth fait subir à l’Écosse les pires cruautés. C’est Macduff qui révèle les procédés et les différentes formes que prend le mal, fait par Macbeth. (Acte, IV, sc. 3). L’Écosse représente un tableau de désolation générale. Le ravage est universel et n’épargne ni êtres humains ni éléments naturels. Les veuves, les orphelins et les malheurs « giflent le ciel en face, à tel point qu’il résonne, comme s’il proclamait même syllabe de douleur.» Le ciel est même désarmé devant ce mal absolu, qui inflige à l’Écosse une blessure toujours ouverte. Le pays, comme le constate Malcolm, ressemble à un corps « Il pleure, il saigne, et chaque jour nouvelle plaie, est ajoutée à ses blessures.» Le mal y est contre-nature. Il s’annonce comme un renversement de l’ordre naturel. La seule pensée au meurtre crée chez Macbeth ébranle l’état naturel du personnage « mon cœur bien assis frappe à mes cotes.» (I, 3) C’est justement ce désordre intérieur qui va ultérieurement se déchaîner sur le monde extérieur, par décision souveraine du tyran : « Mais non, que soit rompu l’ordre des choses, que souffrent les deux mondes.» (III, 2) Le mal intérieur semble bien se concrétiser dans l’univers, lorsqu’il prend la forme d’étranges manifestations, à en croire Lennox : « la nuit a été singulière : où nous dormions, nos cheminées étaient renversées par le vent, et dit-on, furent entendues des lamentations dans l’air, avec d’étranges cris de mort, et qui prophétisaient en terribles accents d’horribles rébellions, confus événements nouvellement éclos pour des époques noires. L’oiseau des ténèbres ulula tout au cours de la nuit ; d’aucuns disent que la terre fiévreuse trembla. » (II, 3). Le meurtre du roi est une transgression de toutes les lois. C’est ainsi que Macbeth, lui-même, conçoit les plaies du roi