Dans cette pièce, la médecine a une place des plus importantes et Argan entend marier sa fille à un médecin, lui-même fils de médecin, pour servir son propre intérêt. Angélique veut épouser Cléante, par amour. Dans l'acte II scène 5, Cléante s'est introduit dans la maison d'Argan en tant que remplaçant du maître de musique d'Angélique : on assiste à la première rencontre entre celle-ci et son prétendant, Thomas Diafoirus, en présence de leurs deux pères et de la servante, Toinette. Au cours de cette rencontre, la conversation en vient à porter sur la médecine.

Ici, de part la situation, on soupçonne qu'il s'agira d'une rencontre ratée puisque le mariage d'Angélique et de Cléante est un des enjeux fondamentaux de la pièce. Le caractère forcé de cette rencontre imposée et la présence des pères, figures d'autorité, renforcent cet horizon d'attente, qui voue cette entrevue à l'échec. D'autre part, Cléante bien que muet, est en scène au cours de l'introduction de Diafoirus et son fils, ce qui provoque un comique de situation, plaçant d'une part Thomas dans le rôle du personnage berné voire du cocu de comédie bien qu'il ne soit encore que prétendant. Ajoutons à cela que le Malade Imaginaire respecte un schéma déjà constaté dans de nombreuses comédies de Molière : un père tyrannique, obnubilé par une manie, veut, pour contenter ses désirs, marier sa fille à un parti de son choix, contre l'inclination de celle-ci. Le père représente la vieillesse sclérosée tandis que les enfants amoureux représentent le triomphe de la jeunesse et la mobilité dans la mesure où ils se trouvent obligés d'inventer mille ruses. Le mouvement de la comédie sera donc de contourner et manipuler la volonté du