Le marché du lait peut il fonctionner librement?
Le marché du lait est un marché particulier du secteur agricole, qui soulève nombre de questions actuellement. En effet, celui-ci peut-il fonctionner librement, comme il le fait depuis mai 2008 ? Ou serait-il mieux géré s’il redevenait un secteur plus contrôlé ? Qu’entend-on par « librement « ? On tentera de répondre à ces questions en une synthèse argumentée en trois parties. Tout d’abord, la situation actuelle du marché sera étudiée. Puis on verra quels étaient les avantages et inconvénients de l’ancien fonctionnement. Enfin, les facteurs aggravant la crise du lait seront mis en avant.
La situation actuelle du marché du lait.
En 2003, la Politique Agricole Commune (PAC) met en place une réforme basée sur le découplage, c'est-à-dire en la séparation de l’aide financière de la production. Les prix ne sont plus garantis mais sont fixés par le marché. C’est ainsi que l’on emploi les termes « fonctionner librement ». Mais cette réforme était aussi le moyen de casser les surproductions et faire baisser les prix dans l’UE.
L'Etat a souhaité que la production soit répartie sur tout le pays, pour des questions d'aménagement du territoire ; cette volonté s'inscrit dans une politique d'indépendance alimentaire. On a donc de petites exploitations, dont les coûts sont proportionnellement plus importants que les grandes exploitations telles qu'on peut les trouver en Allemagne ou aux Pays-Bas. Dans la mesure où l'on demande à l'agriculture en général, et aux producteurs de lait en particulier, d'assurer indirectement une mission d'aménagement du territoire, il semble difficile de les abandonner aux lois du marché.
Aux alentours de début 2008, les éleveurs gagnaient environ 8 centimes par litre de lait. Aujourd’hui, ils en perdent 5. La politique du « cassage de la surproduction et de la baisse des prix » ne fonctionne plus. Le contexte a complètement changé de la situation qui prévalait en 2003 et la Commission n’a pas