Le mariage de figaro scènes vi vii viii de l'acte ii
« Suzanne entre avec un grand bonnet […] en emportant le manteau du page »
Le 18ème siècle est une période de renouveau pour le théâtre. L’apparition de la comédie dramatique permet aux dramaturges d’éduquer la population en abordant des tabous sociaux.
Pierre Augustin Caron de Beaumarchais n’échappe pas à cette évolution, et sous des comédies qui peuvent paraître parfois grotesque il soulève des problèmes importants de la société de son temps. En 1784 la censure autorise la représentation du Mariage de Figaro écrit quatre ans auparavant par Beaumarchais.
Cette pièce de théâtre relate l’histoire de Figaro et Suzanne dont le mariage est compromis par le comte Almaviva. Ce dernier n’autorisera l’hymen qu’après avoir obtenue un rendez-vous galant avec la promise.
Le passage que nous allons étudier (l’acte II scène VI VII VIII) met en scène Chérubin, Suzanne et la Comtesse. Chérubin vient de chanter sa romance dans laquelle il déclare ne pouvoir vivre séparer de sa marraine dont il est éprit. Ici les deux femmes complotent et souhaitent piéger le comte en lui accordant une fausse entrevue avec Suzanne. Elles travestissent Chérubin de façon à ce que le comte ne puisse le reconnaître puis décident de l’envoyer à la place de la camériste.
Les scènes évoquent une situation particulière où la Comtesse et Chérubin échangent part des regards et des gestes implicites une complicité des plus intimes. Suzanne n’est pourtant pas effacée elle possède un rôle fort sur lequel repose l’acmé comique des scènes.
Dans cet extrait Pierre Augustin Caron de Beaumarchais met en valeur la ruse et l’intelligence féminine de façon à dévaloriser les valeurs masculines.
Nous verrons donc comment, tout en éveillant le rire chez le spectateur ce passage remet en question la condition sociale de la femme du 18 éme siècle. Pour cela nous analyserons dans un premier temps en quoi ce passage dévoile une relation