Le mariage de Figaro de Beaumarchais
Acte V scène 7

Introduction: Cette scène 7 de l'acte V est une scène cruciale de la pièce de Beaumarchais. En effet, grâce à plusieurs effets théâtraux (comique de situation, théâtre dans le théâtre...) le vrai visage du comte est dévoilé.

Cette pièce se situe vers la fin du Mariage de Figaro. La Comtesse et sa camériste, Suzanne, ont manigancé derrière le dos du Comte: ce dernier a donné rendez-vous à Suzanne avant que ses noces aient lieu. La Comtesse revête les habits de sa servante, et compte bien se faire passer comme telle auprès de son mari. La scène se passe dans l'obscurité, dans l'ombre de grands marronniers, ce qui favorise le quiproquo.
Le Comte et la prétendue Suzanne sont au centre de la pièce. La vraie Suzanne et Figaro sont tous deux cachés.

I. «Le comte prend la main de Suzanne» (l1)
Le spectateur éprouve de l'angoisse à l'idée que le Comte découvre la vérité, qu'il se rende compte qu'il s'agit de la main de sa femme et non pas celle de l'objet de ses désirs. Mais il n'en ai rien puisqu'il complimente avec excès la finesse et la douceur de cette main. Il la compare même à celle de la comtesse et la dénigre: «Qu'il s'en faut que la comtesse ait la main aussi belle». L'hypocrisie du comte produit un effet comique chez nous, spectateur. Au moment où il prend la main de son épouse, on retient notre souffle, on a peur qu'il découvre la supercherie. Mais le soulagement et l'amusement reprennent vite le dessus: il ne se doute de rien, il ne suspecte pas qu'il est la cible de cette duperie et qu'il est en train de se ridiculiser devant son épouse et ses domestiques. Il n'a aucun scrupule, il loue avec exagération la beauté de Suzanne: «Ces jolis doigts pleins de grâce et d'espièglerie». Il agit par pure convention et ne semble même pas faire la distinction entre les femmes. Sa manière d'agir le décrédibilise. Les femmes semblent être interchangeables, elles ne servent qu'à assouvir ses désirs: elles sont