Le mariage pour tous
La présentation du projet de David Cameron de légalisation du mariage homosexuel, qui pourra être célébré dans certaines communautés religieuses, sème la confusion et l'inquiétude. Correspondant à Londres.
Le gouvernement de David Cameron cherche à ménager l'Église d'Angleterre et ses propres troupes conservatrices, vent debout contre sa proposition de légaliser le mariage gay. Le premier ministre avait évoqué vendredi dans les médias son souhait de voir ces unions célébrées dans les églises qui le souhaiteraient. La ministre des Femmes et de l'égalité, Maria Miller, en charge du projet, a confirmé mardi devant la Chambre des communes cette autorisation pour les congrégations, sur la base du volontariat.
Les protestants unitariens, les quakers et les juifs libéraux ont fait état de leur volonté de bénir ces unions. Mais des élus conservateurs s'inquiètent de voir cette liberté se transformer en une obligation si des recours étaient déposés devant des tribunaux britanniques ou auprès de la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg. Ce risque judiciaire serait pourtant minime, selon Maria Miller.
Quadruple verrou pour la liberté religieuse
Détaillant le projet «pour un mariage qui soit le reflet de notre société, pertinent, égalitaire et juste», la ministre a présenté les garde-fous qui préserveraient la liberté religieuse. Un «quadruple verrou» législatif éviterait à une organisation religieuse ou un individu d'être contraint de prononcer des mariages entre couples du même sexe. Il empêcherait des paroisses isolées de bénir de telles unions contre l'avis de leur Église et ne permettrait pas à un individu de poursuivre pour discrimination une organisation religieuse ou un clerc qui refuserait de marier un couple de même sexe. Enfin, la loi ne s'appliquera pas à l'Église d'Angleterre, qui n'aura pas le droit de prononcer des mariages homosexuels.
Cette concession destinée à apaiser la hiérarchie anglicane sème la