Le mariage pour tous
On entend dans les prises de position publiques que le coup de grâce serait porté à l’institution du mariage, que le fondement de la famille serait profondément ébranlé et qu’il serait porté atteinte de manière irréversible à la structure de base de la société.
Les ressorts de ces argumentations ne datent pas d’aujourd’hui et toutes les grandes avancées que la société française a connues au cours du dernier demi-siècle se sont faites dans la même tension entre des défenseurs des droits des personnes –conscients des atteintes dont elles étaient victimes dans la jouissance effective de leurs droits– et des opposants farouches à ce que des évolutions sociales soient accompagnées ou consacrées par le droit.
Rappelons, par exemple, combien fut contestée en son temps l’instauration du divorce, et avec quelle vigueur, beaucoup plus récemment, l’égalité des filiations légitime et naturelle.
La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), instance de concertation au sein de laquelle la société civile est représentée dans tout son pluralisme, vient de rendre un avis favorable à l'ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe. Elle l'a rendu à l'issue d'un débat approfondi entre ses membres, au nom du principe