Le mariagze de figaro
PRESENTATION
Le matin même du jour où Figaro, le concierge du comte Almaviva et Suzanne, la camériste de la comtesse Rosine doivent se marier, le couple doit faire face à deux obstacles : le comte qui délaisse sa femme compte faire de Suzanne sa maîtresse et Marceline, une femme de charge du château, menace Figaro d’un procès s’il ne tient pas son engagement de l’épouser pour payer ses dettes. A la fin de la scène 5, le projet de mariage est donc déjà bien compromis par les désirs antagonistes de ces personnages. L’intrigue se complique encore à la scène 7. Suzanne à peine revenue de la chambre de la comtesse avec ses vêtements de nuit (bonnet et robe, sc.5), se retrouve face à Chérubin, le jeune page du comte. Un échange vif et allègre entre la camériste et l’adolescent permet de présenter ce nouveau protagoniste, pris entre son désir des femmes et la menace du comte qui vient de le renvoyer. Après avoir analysé la conduite de cet intermède ludique aussi rapide que fragile, on étudiera le personnage dont l’entrée en scène achève pratiquement l’exposition. Chérubin, l’enfant surpris par l’amour, incarne en effet la figure du désir qui constitue l’un des moteurs principaux de la pièce de Beaumarchais.
ANALYSE
1. UN INTERMEDE AMBIVALENT: entre jeu et menaces
a) la structure contrastée de la scène
La scène se divise en trois temps:
1) les confidences de Chérubin à Suzanne (l. 299-325) - le désarroi initial de Chérubin, suggéré par son entrée précipitée, ponctuée d’interjections lyriques (« ah », « hélas !) est résumé dans une réplique sèche et brève : « il me renvoie ». un récit rétrospectif (tirade) vient expliquer la cause de ce renvoi et fait apparaître le comte dans toute sa brutalité. - De ce désarroi, on glisse vite à un second, de nature amoureuse. Chérubin, intimidé par Rosine, confie ses peines d’amour à Suzanne.
(2) Le jeu autour