Le massacre de babi yar
Le drame survient dix jours après l'entrée des troupes allemandes dans la capitale de l'Ukraine soviétique. La ville compte alors 900.000 habitants dont 120.000 juifs environ. Ces derniers ont été convoqués à Babi Yar le 28 septembre, veille de la fête juive du Yom Kippour, par les autorités allemandes et menacés d'exécution sur place en cas de désobéissance.
Croyant à un départ vers un camp quelconque, les juifs sont immédiatement conduits par groupes de dix vers le bord du ravin, obligés de se dévêtir et massacrés à la mitrailleuse. Les rescapés du premier massacre et beaucoup d'autres Ukrainiens vont être tués à leur tour et jetés dans le ravin au cours des mois suivants, au rythme de deux jours de tuerie par semaine.
Au total, c'est plus de 90.000 personnes qui périront ainsi à Babi Yar. Le site, aujourd'hui boisé, est devenu un lieu de mémoire et de recueillement.
Les «Einsatzgruppen»
Le massacre de Babi Yar est l'un des crimes les plus représentatifs commis par la Schutzstaffel (SS), le corps d'élite nazi.
Au printemps 1941, lorsque Hitler déclenche l'opération «Barbarossa» et lance la Wehrmacht à l'assaut de l'URSS, quatre détachements spéciaux de SS suivent l'armée allemande en Pologne puis en URSS. Ils entreprennent de «nettoyer» l'arrière pour éviter que des francs-tireurs ne s'en prennent aux soldats. Pour cela, ils fusillent préventivement les commissaires politiques du parti communiste et les juifs en âge de combattre.
Sur le terrain, ces «groupes mobiles d'intervention» ou Einsatzgruppen se font assister par des supplétifs locaux : pauvres hères, brutes et/ou nationalistes ukrainiens ou baltes désireux de prendre une revanche sur les Russes. Ils emmènent leurs victimes à l'écart des bourgs et des villes, leur font creuser une fosse et, au bord de celle-ci, leur tirent une balle dans la nuque.
Le «génocide par balles»
Très vite, dès le mois d'août 1941, avec l'encouragement tacite mais non formel des chefs de la