Le meilleur des mondes
Dans cette société future, tous les enfants sont conçus dans des éprouvettes. Ils sont génétiquement conditionnés pour appartenir à l'une des 5 catégories de population. De la plus intelligente à la plus stupide: les Alpha (l'élite), les Bétas (les exécutants), les Gammas (les employés subalternes), les Deltas et les Epsilons (destinés aux travaux pénibles).
Le "Meilleur des mondes" décrit aussi ce que serait la dictature parfaite: une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader. Un système d'esclavage où, grâce la consommation et au divertissement, les esclaves "auraient l'amour de leur servitude"...
Ce livre reprend en fait les thèmes chers à Orwell dans 1984 : le totalitarisme, la manipulation des masses en vue de leur contrôle et le "grain de sable" qui fait vasciller la machine, avant de se retrouver broyé par elle... Ce qui est phénoménal ici, c'est le comparatif fait entre une société "civilisée", où la reproduction est exclusivement faite in-vitro, la sexualité n'ayant qu'une fonction récréative ("une personne appartient à toutes"), les notions de maternité et paternité étant qualifiées d'ignominieuses, et où tout sentiment est proscrit, le tout dans le but de fournir un "bonheur parfait"...
Le livre est construit comme une belle histoire : un descriptif presque clinique de la société "civilisée", comme un tour d'horizon, ou une visite dans un musée sociologique, puis à l'occasion d'un voyage d'agrément, le contact brutal avec des individus "autres"... et la volonté de les ramener à la civilisation... une civilisation qui n'est pas la leur, et dont l'insertion finira forcément en tragédie...
Je recommande chaudement cet ouvrage, qui vaut vraiment la peine d'être lu. Je ne suis pas seule à le dire, car