le message exrtaits etc
Dans ce lieu miraculeusement offert et dont il devenait l'unique propriétaire, il se sentit libre.
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Les heures étant souvent interminables, Gorgio fouillait dans la bibliothèque. Feuilletant un livre, puis un autre et un autre encore il s'arrêtait parfois sur une phrase, qui soudain, le happait et semblait avoir été écrite pour lui seul.
"Je ne suis ni rouge, ni noir, lisait-il, mais couleur de chair" C'était signé Sigmund Freud, dont il avait vaguement entendu parler.
"Je hais la vanité qui s'occupe d'elle même en racontant le mal qu'elle a fait, qui a la prétention de se faire pleindre en se décrivant et qui, planant indestructible au milieu des ruines, s'analyse au lieu de se repentir" écrivait Benjamin Constant. Il se répéta "planant indestructible au milieu des ruines". L'image lui renvoyait la sienne, il s'y voyait et elle lui plut. Quant à "s'analyser", cela n'avait jamais été son objectif. "Se repentir" encore moins !
Après avoir écouté du jazz sur une cassette, ou une chanson d'amour ou un bout de symphonie - l'écrivain avait des goûts éclectiques -, Gorgo se prenait au jeu, celui de piquer une phrase par-ci, une pensée par-là, et s'exerçait à la garder en mémoire. Dans cette bibliothèque, la variété de livres était grande. De la poésie à l'essai, de la philosophie au roman, de la bande dessinée à l'histoire. Il chercha un calepin, le trouva ainsi qu'une pointe Bic à triple couleur. Il y inscrivit