Le misanthrope de molière
Et les autres, pour être aux méchants complaisants
Et n’avoir pas pour eux ces haines vigoureuses
Que doit donner le vice aux âmes vertueuses. » À la mauvaise humeur du misanthrope, Molière oppose l’esprit accommodant de Philinte, ami d’Alceste, qui ne veut être l’ennemi de personne, et qui pousse peut-être un peu loin l’indulgence et la complaisance.
Ces deux caractères tracés, Molière tire un grand parti de leur contraste. Alceste a un procès, au sujet duquel Philinte l’engage à aller visiter ses juges ; confiant dans la justice de sa cause, il refuse, et s’emporte contre le genre humain lorsqu’il apprend que son adversaire a triomphé. Une autre fois, il se met une affaire d’honneur sur les bras, pour avoir voulu dire crûment sa façon de penser à un poète prétentieux qui était venu lui soumettre un sonnet de sa composition. Enfin, malgré la rigidité de ses principes, Alceste a la faiblesse d’être épris d’une femme, Célimène, qui, bien loin de partager ses goûts et ses idées sur le monde, est le modèle des coquettes en même temps que fort médisante. Le misanthrope ne peut naturellement contenir son indignation fort souvent justifiée lorsque Célimène donne un libre cours à sa mauvaise langue, mais il devient ridicule par la violence de ses emportements qui contrastent avec la futilité des causes qui les provoquent. Convaincu enfin de l’indignité de cette qu’il a aimée avec toute la sincérité de