Le moi
L’une des formules les plus célèbres de Socrate était « connais toi toi-même », mais qu’est-ce donc que le moi? Quelle est donc la nature de cet objet sur lequel s’exerce la pensée consciente d’elle-même s’interrogeant sur elle-même?
Par ce précepte Socrate faisait de la réflexion du moi sur lui-même le sol originel de toute réflexion philosophique. En quel sens faut-il comprendre qu’une telle question préside dans l’histoire de la philosophie à toute réflexion sur l’être et à toute recherche de la vérité ?
La philosophie étant avant tout réflexion sur l’être dans son universalité, le
Moi qu’il faut connaître ne peut être seulement le moi particulier siège de tous mes penchants, passions et autres affections individuelles, ce moi là est fugace, changeant, variable et je ne puis donc en tirer qu’une connaissance provisoire, incertaine et possédant tous les défauts de la connaissance purement subjective.
Mais qu’est le moi indépendamment de toutes ses affections particulières ?
Que reste-t-il du moi lorsque j’en ai ôté toutes les qualités accidentelles dont je puis être porteur ?
Telle est la question que Pascal pose dans ses Pensées, à la recherche de ce qui en chacun de nous dépasse les particularités individuelles et constitue la substance même de notre être.
Question capitale, puisque la possibilité même de la poser nous met en présence de cette capacité que possède le moi de dépasser ses particularités par la pensée en en faisant abstraction.
Aussi tout l’enjeu d’une réflexion sur le moi porte-t-il sur cette singularité qui le caractérise; quel statut ontologique lui accorder afin de pouvoir aussi bien rendre compte de ses particularité que de sa capacité à concevoir, ou du moins à s’interroger sur l’universalité de l’être ?
Quelle est donc la nature de cette être particulier capable de s’ouvrir sur l’universel ?
Dans un premier temps nous pouvons donc considérer que le moi désigne l’objet auquel pense le sujet