Le monde se voit progressivement dominer par la téchnique
Introduction
Dans cette deuxième édition « refondue » en 1993 de L’explosion de la communication, Philippe Breton et Serge Proulx, sociologues, proposent une vision d’ensemble de la communication en Europe et en Amérique du Nord. Le champ de la communication étant très vaste, ils ont choisi d’écarter les communications interpersonnelles et les communications en tant que moyens de transport pour ne s’intéresser qu’à la communication « sociale », ou communication médiatisée, qui met en jeu la circulation de messages. La thèse des auteurs est la suivante : la communication a littéralement explosé au lendemain de la seconde guerre mondiale, comme si les peuples avaient trouvé, dans cette nouvelle idéologie de la communication, une réponse positive à la barbarie, une alternative aux idéologies politiques, une valeur centrale permettant de résoudre toutes sortes de problèmes sociaux et économiques, et autour de laquelle un consensus mondial pouvait s’établir. Afin d’étayer leur hypothèse, Philippe Breton et Serge Proulx engagent en premier lieu des recherches historiques, qui font apparaître l’importance du contexte social et culturel dans la naissance des techniques de communication. Leur conviction étant établie sur la pertinence d’une rupture contemporaine à partir de l’explosion de la communication sociale, Philippe Breton et Serge Proulx peuvent alors « porter un regard neuf sur les nouvelles techniques de communication et sur les problèmes actuels que posent leur utilisation ». Ils portent à notre connaissance le débat des experts sur la percée des médias, sur l’usage des nouvelles techniques, et sur la question des rapports des médias avec le pouvoir. Ils proposent une « cartographie» des différents territoires de la communication, en montrant leurs convergences et leurs différences. Ils