le mouvement du romantisme
Le mouvement romantique est multiple et le héros qui l’incarne également, mais certaines constantes ressortent toutefois, notamment sur le profil de ce héros. Nous allons essayer de préciser les caractéristiques majeures du héros romantique, même si ces caractéristiques parfois contradictoires ne se retrouvent pas intégralement dans chacun des héros.
Le héros romantique doit être vu comme un individu, forcément différent des autres et « unique », c’est-à-dire solitaire. Le modèle historique de cette caractéristique est Jean-Jacques Rousseau, avec ses « Confessions » et surtout « Les rêveries du promeneur solitaire » où il se décrit comme exilé et rejeté par les autres hommes. Ce thème sera repris et amplifié par de nombreux auteurs romantiques, qui décriront des personnages eux aussi en marge des autres hommes et donc solitaires. C’est le cas de Julien Sorel, le héros du roman de Stendhal « Le Rouge et le Noir ». Julien Sorel est en effet seul dans un monde qui ne le comprend pas.
« il se trouva debout sur un roc immense et bien sûr d’être séparé de tous les hommes. »
Car la solitude du héros romantique n’est pas seulement physique, elle est également morale. Le modèle de Rousseau est toujours présent, car comme Rousseau, le héros romantique est comme un étranger dans le monde où il vit. Chateaubriand, dans « René » parle du « vide d’un cœur solitaire ». Ce thème est repris dans « Les Mémoires d’outre tombe » lorsque, racontant sa jeunesse, Chateaubriand écrit :
« Plus la saison était triste, plus elle était en rapport avec moi : le temps des frimas, en rendant les communications moins faciles, isole les habitants des campagnes ; on se sent