Le mur d'hadrien
L3 Archéologie. Université de Bourgogne
Le mur d'Hadrien
Ouvrage exceptionnel de par ses dimensions et la qualité de sa conservation, le mur d'Hadrien est sans nul doute le meilleur exemple de fortifications pérennes édifiées durant l'Empire. Il fut construit dès 122 après J-C sous le gouvernorat de Patorius Nepos, et certainement sous l'impulsion d'Hadrien, en tournée d'inspection en Bretagne la même année. Sa date d'achèvement est assurée par une dédicace retrouvée à Carrawburgh, le dernier fort de l'ouvrage, et qui la situe entre 131 et 133 de notre ère. Long de près de 120 kilomètres, il reliait d'est en ouest l'embouchure de la Tyne au Solway Firth (fig. 1). Toutefois, le mur, en lui-même hétérogène, n'était qu'une partie d'un ensemble défensif plus complexe formé de tours de guet, de milecastles, de castra, lequel était inscrit dans une véritable bande-frontière plus vaste. C'est ainsi et dans l'optique de démontrer l'originalité de ce limes breton que nous aborderons, après une description de l'ouvrage, le contexte historique, et que nous reviendrons sur cette notion de limes de même que sur l'implication de ce mur dans la politique d'Hadrien.
Il n'est assurément pas simple de résumer la composition et l'organisation d'un ouvrage défensif comme celui-ci. En effet le mur d'Hadrien n'est pas homogène: si la majeure partie de celui-ci est édifiée en pierre, certaines parties, sur des distances variables selon la topographie, sont élevées en mottes de gazon. L'épaisseur du mur est inégale: dans ses deux tiers est, elle varie entre 6 et 10 pieds romains pour se réduire dans sa partie ouest à une moyenne de 8 pieds romains, un pied valant environ 1,50 mètres (fig 2). On a estimé sa hauteur, après restitution de l'escalier du milecastle 48, à 4,30 mètres. Si l'on soutient l'idée que le mur était coiffé d'un parapet et d'un chemin de ronde, sa hauteur pouvait atteindre jusqu'à 6 mètres. L'ensemble est réalisé en opus