Le mythe de django reinhardt
J’aimerais vous présenter une mise en situation d’un guitariste que j’affectionne particulièrement : DJANGO REINHARDT. La mystérieuse montée en flèche du musicien est certes due à ses talents guitaristiques mais aussi, je le pense, comme c’est le cas de beaucoup d’artistes, musiciens ou non; pensons à Eddy Van Halen,Andy Warhol et Michael Jackson, pour ne nommé qu’eux..., à ses manières originales, son jeu idiosyncratique, son inspiration « with a flair comparable to Armstrong’s. »[1], sa personnalité armstronnienne et beethovenienne à la fois, et bien-sûr: la chance( et la malchance! me dirait une clairvoyante bohémienne ).
Ensuite, je tenterai de démontrer l’importance capitale que l’inventeur du jazz manouche[2] a eu sur la transition de la guitare comme instrument accompagnateur vers un instrument plus mélodique, plus horizontale musicalement.
En cette année 1928, Ravel venait de compléter son Boléro, Louis Armstrong enregistrait légendairement avec son « Hot Five », Eddie Lang et Bix Beiderbek se préparaient à donner un spectacle avec Paul Whiteman au « Taft Auditorium » à Cincinnati, Ohio.
Simultanément, à Paris, le jeune homme de dix-huit ans, Jean-Baptiste « Django » Reinhardt, qui venait de conclure une performance au club La Java, fatigué, rentrait au bercail, une caravane, ou l’attendait chaleureusement son épouse enceinte de quelques mois. La maisonnette, toute en bois, cette nuit-là était remplie de fleurs colorées en cellophane( une matière très combustible ) que sa douce moitié allait vendre le lendemain au cimetière. Django, épuisé, prêt à sommeiller, cru entendre une souris s’amuser timidement avec les fleurs, et, comme il prenait le reste d’une chandelle mourante pour aller voir, la mèche se détacha de la bougie et chuta dans la masse explosive des fleurs inflammables. En quelques secondes la maison mobile était un enfer en combustion. Emprisonné dans la chaleur et prit de panique,